Soirée de lancement du Tournoi des Capitales 2017

LANCEMENT DU TOURNOI DES CAPITALES : DE PASSE VERS L’AVENIR

par Françoise DUPUY et photos de Françoise ROUZIOU

Le 7 mars 2017, l’Hôtel de Ville de Paris a accueilli la soirée de lancement de la 8ème édition du Tournoi des Capitales, tournoi international de rugby à 7 pour garcons U16 et filles U18 que le Comité de Rugby de Paris organise à Paris du 22 au 24 septembre prochain. Trois tables rondes, animées par Thomas Lombard de Canal + et RMC, ont permis d’aborder l’essor et l’intérêt du rugby à 7, la promotion de l’activité sportive chez les jeunes et la transmission de la Mémoire au travers du sport. Des thèmes forts comme en témoignent les différentes interventions.

Les mots d’accueil

Jean-François Martins, adjoint à la maire de Paris chargé des sports et du tourisme

« Il y a dans ce Tournoi des Capitales toutes les valeurs qui nous sont chères sur le sport : l’ouverture aux autres, avec l’envie de prendre le temps de découvrir des cultures, des pays, d’échanger avec des nationalités et des cultures différentes, et la promotion de l’égalité dans le sport avec un tournoi féminin. Enfin, ça fait une très belle passerelle vers Paris 2024 avec le souhait que vous avez de mettre une forte dimension culturelle et historique. Culture et sport sont 2 leviers d’émancipation de l’individu, du citoyen, du jeune. Or, les premières Olympiades culturelles dans l’histoire des Jeux Olympiques ont eu lieu à Paris en 1924. Il y a bien des ponts à tisser entre la culture et le sport. »

Manon Laporte, Conseillère Régionale d’Ile de France et Présidente de la Commission Sport, Jeunesse et Vie associative

« Je souhaite que le rugby rentre davantage, avec ses valeurs, dans les quartiers sensibles, et nous souhaitons que toutes les filles fassent du rugby dans la région d’Ile de France. »

 

 
 

Peter Macnaughton, président du comité d’organisation du Tournoi de Capitales

« Pour cette 8ème édition nous restons sur les 3 axes que nous avions retenus en 2006 : le rugby à 7, les jeunes sportifs, car ceux-ci sont au cœur de la mission d’un comité départemental, et Paris capitale touristique mais aussi rugbystique. En 2015 nous avons ajouté un tournoi féminin : ça s’est très bien passé et en 2017 nous aurons deux fois plus d’équipes féminines qu’en 2015, avec notamment des sélections nationales irlandaise, néerlandaise, allemande et kazakhe. »

 
 

David Courteix, entraineur de l’équipe de France Féminine à 7

« La pratique féminine du rugby en France et dans le monde entier est quasi exponentielle. Le rugby à 7 y a joué un rôle prépondérant puisque beaucoup de nations ont choisi de se développer chez les filles, tout d’abord par le 7 parce que c’est une discipline qui peut-être par son image semble un peu plus féminine, et parce qu’il faut un effectif plus faible. En détectant quelques athlètes, on peut monter très rapidement une équipe de rugby à 7 compétitive, y compris chez les filles où le nombre de licenciées est moins important. Enfin, la structuration du haut niveau chez les filles a évolué à la vitesse grand V avec l’apparition de la discipline sur les Jeux. Il y a en France, aujourd’hui, 18 joueuses professionnelles et c’est le cas dans la quasi-totalité des nations. En France, il faut que le rugby à 7 gagne ses lettres de noblesses, et des initiatives comme celle-là peuvent y contribuer. »


 
 
Morné Steyn, joueur de l’équipe d’Afrique du Sud et du Stade Français Paris

« Le rugby à 7 et à 15 sont deux sports différents, mais le rugby à 7 permet aux jeunes joueurs de talent de faire des progrès en termes de vitesse et d’agilité, et aussi d’améliorer leur technique individuelle pour le 15, par exemple au déblayage. »

 
 

Pierre Rabadan, conseiller auprès de la maire de Paris et ancien joueur du Stade Français Paris
« Le 7 a valeur d’exemple notamment car ça a permis de professionnaliser des joueuses, et demain, ça permettra de professionnaliser des joueuses de 15 car celles qui travaillent sont souvent prises entre le marteau et l’enclume.  C’est une évolution intéressante et une interaction essentielle. Je crois que le 15 en a besoin pour continuer son développement dans de nouveaux pays à l’international, via les JO mais aussi via la facilité de la pratique du 7. Le 7 a aussi besoin d’être porté par la culture du 15. Ça doit être un ticket gagnant-gagnant. »
 

Eric Lajarge, directeur départemental la Cohésion Sociale de Paris

« La pratique sportive, c’est aussi l’apprentissage de la citoyenneté. A travers le sport, on peut faire apprendre aux jeunes comment ils peuvent aller vers cette démarche-là, comment vivre en société. En outre, en France, un adolescent passe 6 heures par jour devant un écran. Donc dès la petite école, nous avons mis en place autour du périscolaire, autour de la prise de licence, autour de l’encadrement sportif, un guidage pour aller vers la pratique sportive. L’idée aussi est de dire à ces jeunes qu’il y a peut-être un avenir professionnel avec des diplômes de l’enseignement sportif, d’éducation populaire, des brevets d’état. »

 
 

Jean-Louis Boujon, président du comité Ile-de-France de rugby
« Le rugby peut unir des publics différents. Toutefois en Ile-de-France, il faut reconnaître qu’on est contraints par les terrains, et cela nous a amené à réfléchir sur nos pratiques. Et peut-être que la force du rugby aujourd’hui, c’est cette offre de pratiques différentes — le 5, le 7, le 15 — qui a créé un regain d’intérêt pour la pratique du rugby par les hommes et les femmes. »

 

 

 


Hélène Pradas Billaud, chef du bureau des actions pédagogiques, ministère de la Défense

« Il y a plein de façons de sensibiliser la jeunesse à l’histoire des conflits contemporains ; le sport en est un très bon vecteur. Il faut aussi sensibiliser les jeunes au fait qu’ils sont aujourd’hui héritiers d’une mémoire. Ça ne veut pas dire aborder ces sujets de façon grave ou pesante, mais trouver aussi plaisir à aborder des sujets qui ont trait à l’histoire des conflits du début du 20e siècle jusqu’à aujourd’hui. »
  
 Alexandre Lafon, conseiller pédagogique et historique, mission du Centenaire

« Pour la mission du Centenaire, le sport est très important dans son action pédagogique car la mission a souhaité que les commémorations viennent dans le quotidien des jeunes ; qu’ils se sentent eux-mêmes acteurs de cette mémoire. Le sport est un de ces vecteurs importants en direction des jeunes générations mais aussi du grand public. Cela permet de ses rendre compte que derrière les 1 350 000 soldats morts pendant la guerre, certains avaient 20 ans, et il y avait beaucoup de soldats néo-zélandais, australiens, canadiens, américains. Ce n’est pas une histoire que franco-française ou franco-allemande, c’est une histoire internationale. Cette vitrine du sport et cette vitrine internationale que nous offre le Tournoi des Capitales, est un investissement fort pour l’avenir. »

Simon Gillham, président du CA Brive, membre du directoire de Vivendi

« C’est très important de transmettre. On nous a transmis des valeurs et c’est à nous de transmettre aux jeunes. Mon père est né en 1918 et c’était un enfant de l’espoir car c’était la fin de la guerre. Puis en 1939, mon père, en bon Anglais, s’est trouvé à s’inscrire dans une autre guerre. Il a passé 5 ans dans le désert africain avec la 8e armée britannique. Puis ils ont libéré la France par Marseille et ils sont montés avec les résistants. Il avait un très fort attachement à la France car il pensait que tous les Français étaient des résistants. Mes parents m’ont transmis cet amour de la France et mon père celui du rugby. Ce que je retrouve à Brive c’est que c’était la 1ère ville de France où les résistants ont libéré eux-mêmes la ville. Il y a énormément de lieux de mémoire. C’est très important de transmettre toutes ces choses-là pour que ça n’arrive plus jamais. J’ai horreur quand on compare le rugby à la guerre. Ça n’a rien à voir : le rugby a à voir avec la communion, l’amour, la convivialité. »

Jennifer Stephenson, 1e secrétaire Commémoration de l’ambassade d’Australie

« Pour l’Australie, la Grande Guerre est un moment très important dans notre histoire. Cette période du centenaire est un moment où on souhaite passer un message aux jeunes générations. Pour l’avenir, on a le Chemin de mémoire australien sur le front occidental. Enfin, nous avons un nouveau centre d’interprétation où nous espérons partager l’histoire de l’Australie dans la Grande Guerre avec les Australiens en visite en France, mais aussi avec les Français car 46 000 hommes sont restés sur le front occidental, en France et en Belgique. »